Elle revient avec son charme fou, son allure rétro, et cette fois… sans faire de bruit. L’icône des années 60, tout droit sortie de notre mémoire collective, fait un retour inattendu en version électrique. Mais ce come-back ne plaît pas à tout le monde. Certains crient au sacrilège. D’autres, émerveillés, y voient un vent d’été souffler à nouveau sur les routes. Alors, révolution douce ou trahison assumée ?
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Une voiture culte transformée sans perdre son âme
Née en 1968 sur la base d’une 2CV, cette petite légende des vacances s’appelait la Méhari. Son corps en plastique, sa silhouette carrée, ses portes amovibles… Elle sentait le sable chaud et la liberté. Aujourd’hui, elle renaît sous le nom d’Eden. Et surprise : c’est une version 100 % électrique.
Le 2CV Méhari Club de Cassis, gardien passionné de cette voiture française emblématique, a relancé la machine. Ou plutôt : l’a repensée de A à Z. Cette Eden n’est donc pas une vieille Méhari maquillée, mais un modèle entièrement reconstruit à partir des moules d’origine.
Ce qui étonne ? Tout est presque resté identique… à l’exception du moteur. La carrosserie en plastique est toujours là. Le toit reste souple. Les portes s’installent et se retirent en quelques gestes. Et en un clin d’œil, on reconnaît ses lignes droites, son design enfantin, et ce style sans efforts qui évoque les vacances d’autrefois.
Un confort minimal mais charmant
À bord, pas d’assistance moderne. Pas de direction assistée. Pas non plus d’écrans partout. Le pare-brise reste large et simple. Le volant en bois est fixe, le levier remplace la boîte de vitesses classique, et le tableau de bord affiche juste ce qu’il faut : l’état de la batterie, un bouton ici ou là, un rétroéclairage léger.
Mais l’essentiel y est : une prise USB, des haut-parleurs Bluetooth, deux places arrière plutôt logeables et un petit coffre pour ranger le câble de recharge et le toit repliable. Bref, rien d’envahissant. Juste ce qu’il faut pour profiter.
Un silence… presque déroutant
Quand on démarre cette Eden électrique, c’est le silence qui surprend le plus. Plus de moteur ronflant. Juste un petit sifflement discret et le bruit des pneus. Les sons du dehors — les oiseaux, le vent, les vagues — prennent plus de place. Cela intensifie la sensation de liberté.
Sur les routes côtières, les regards se tournent, souvent accompagnés de sourires ou de photos. Cette voiture, même modernisée, reste un objet de curiosité. Une Madeleine de Proust roulante.
Des limites assumées mais attendues
L’expérience n’est pas parfaite. Mais elle se vit avec philosophie. Le freinage à tambour ? Il faut anticiper. Le clignotant ? À éteindre soi-même. Le frein à main en pente ? Pas toujours rassurant. Pourtant, tout cela donne un style de conduite plus doux, plus attentif. On roule lentement, on respire mieux. Et au fond, n’est-ce pas ce que l’on cherche, en vacances ?
Son autonomie reste modeste : entre 80 et 100 km. Elle se recharge sur une simple prise domestique. Comptez environ 3 heures pour passer de 20 % à 80 %. Cela suffit largement pour une balade en bord de mer ou dans les villages de Provence.
Un prix qui fait réfléchir — mais une location qui séduit
À l’achat, il faut prévoir près de 35 900 €, selon la version choisie. C’est le prix d’une berline électrique bien équipée. Alors oui, ce n’est pas donné. Mais ici, il ne s’agit pas que de technologie. Il s’agit de style, d’histoire, de sensations.
La location alors ? Bien plus raisonnable. Comptez 99 € la demi-journée ou 179 € la journée. Des tarifs dégressifs existent pour plusieurs jours. C’est idéal pour goûter l’expérience sans engagement. Pour un week-end sur la côte ou un détour ensoleillé près du littoral.
Qui va craquer pour cette Eden ?
Ce sont les nostalgiques, les curieux, les amoureux de voitures différentes. Ceux qui veulent retrouver l’esprit “hippie chic” des années 60, mais sans les galères de mécanique ou d’essence. Ceux qui préfèrent les voitures simples mais pleines de caractère.
L’Eden parle aux vacanciers. À ceux qui ont connu la Méhari, ou qui en rêvaient. À ceux qui veulent s’évader sans rouler vite. À ceux qui aiment le sable entre les doigts et le soleil sur la peau.
Un retour réussi malgré les critiques
Certains puristes grincent des dents. Pour eux, cette version électrique serait une trahison. Mais au fond, l’essentiel est resté : la légèreté, la liberté, le plaisir de rouler sans horloge ni pression. Cette voiture s’adresse à ceux qui savent ralentir, profiter des petits moments et sourire au détour d’un virage.
Elle ne promet ni puissance, ni autonomie record. Elle offre simplement autre chose : une parenthèse douce, une expérience à part, une bulle d’été sur quatre roues.