Chaque année en octobre, un petit détail coûte cher à ceux qui cultivent des petits fruits. Pourtant, quelques gestes simples suffisent pour inverser la tendance. Trop souvent, on laisse passer ce moment silencieux où la terre se prépare… sans nous. Il est temps de lever le voile sur l’erreur que de nombreux maraîchers répètent chaque automne et de découvrir comment l’éviter pour en tirer le meilleur au printemps suivant.
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Octobre : un mois décisif qu’on sous-estime trop souvent
Quand les feuilles tombent et que la lumière devient dorée, beaucoup pensent que le jardin entre en repos. C’est un leurre. Ce calme n’est qu’apparent. Car sous la surface, les conditions sont parfaites pour initier quelque chose de grand : le bouturage des petits fruits.
Pourquoi octobre ? Parce que la sève redescend doucement dans les racines. Les plantes ralentissent, oui, mais c’est précisément ce rythme plus lent qui favorise l’enracinement en douceur. Si vous commencez vos boutures maintenant, la nature fera le travail pendant l’hiver, sans stress ni arrosage intense.
Le pouvoir du bouturage : un geste simple aux grands effets
Faire une bouture, c’est créer une nouvelle plante à partir d’une ancienne. Cela peut paraître technique, mais c’est en réalité très abordable, même pour les débutants. Et c’est en octobre que cela fonctionne le mieux pour les groseilliers, cassissiers ou framboisiers.
Résultat ? Dès le printemps suivant, vous aurez une plante robuste, prête à fleurir et à produire. Et parfois, les premières petites baies apparaissent la première année ! Pas mal pour un geste qui ne prend qu’une matinée.
Choisir la bonne pousse à bouturer : l’œil du jardinier
Pas besoin d’équipement sophistiqué. Ce qu’il vous faut, c’est :
- Un rameau de l’année, ni trop jeune, ni trop vieux (environ l’épaisseur d’un crayon)
- Une longueur de 15 à 20 cm, nette et sans trace de maladie
- Une coupe franche, juste sous un bourgeon, avec un sécateur bien propre
Évitez les extrémités trop vertes ou les bases trop dures. Les parties intermédiaires sont idéales : elles ont la bonne souplesse et l’énergie encore emmagasinée pendant la saison chaude.
Préparer la bouture : les petits gestes qui font la différence
Une fois coupée, la bouture doit être soignée. Voici comment :
- Retirez les feuilles du bas, gardez-en une ou deux en haut
- Optionnel mais utile : trempez la base dans une poudre d’enracinement
- Plantez dans un mélange léger : une part de terreau, une part de sable, une autre de compost mature
- Arrosez sans excès et ajoutez un paillis léger pour isoler la terre
Petit à petit, sans rien voir, les racines se développent en profondeur. Votre rôle ? Guider, pas brusquer.
En terre ou en pot : soyez précis
Peu importe où vous les plantez, vos boutures demandent une seule chose : un peu de rigueur.
- Enfoncez-les en biais, sur 10 à 15 cm de profondeur
- Laissez 30 cm entre chaque plant pour éviter la concurrence au printemps
- Si le froid arrive vite chez vous, prévoyez un voile d’hivernage simple en protection
L’humidité naturelle de l’automne suffit souvent. Pas besoin d’arrosages fréquents. La terre travaille pour vous.
Surveiller sans déranger : l’hiver n’est pas un long sommeil
Ne relâchez pas votre attention. Pendant l’hiver, les vents peuvent déraciner ou les rongeurs fouiller. Heureusement, une simple vérification visuelle tous les quinze jours suffit.
Puis, dès les premiers beaux jours :
- Retirez le paillis pour que le sol se réchauffe
- Apportez un peu de compost fin autour de la jeune pousse
Ce geste simple réveille la plante tout en douceur et la booste pour sa première vraie saison.
Des fruits… parfois dès l’été suivant
Certaines boutures réussies donnent déjà des fruits dès leur première année. Mais c’est à partir de la deuxième saison que le potentiel explose : plus de branches, des fruits plus gros, et une meilleure résistance aux maladies.
Ce n’est pas du hasard. C’est une récompense. Celle d’un calendrier respecté et d’un geste posé au bon moment.
Pourquoi les maraîchers ne ratent jamais octobre
Les professionnels savent une chose : chaque année compte. Alors, au lieu d’acheter de nouveaux plants, ils bouturent. C’est économique, écologique, et cela garantit une continuité dans la production.
Avec un simple sécateur, ils anticipent le printemps. Et vous pouvez faire pareil.
Le calendrier gagnant pour bouturer en octobre
Voici les étapes simples à suivre pour ne rien rater :
- Du 12 au 26 octobre 2025 : lune descendante, période idéale
- Sélectionnez vos rameaux et prélevez vos boutures
- Préparez le bon substrat et plantez en pleine terre ou en pot
- Arrosez une première fois, paillez, puis laissez faire la nature
- Surveillez doucement tout l’hiver, sans trop intervenir
En quelques gestes bien placés, vous pouvez transformer un mois d’octobre discret en promesse de jolis fruits à venir. Alors cette année, que choisirez-vous : l’oubli… ou l’abondance ?
